L'ennoblissement te paraît être une formule magique ?
Est-ce un traitement chimique ou technique ?
Pour quelles utilisations ?
Est-ce obligatoire ?
Les ennoblissements n'auront (presque) plus aucun secrets pour toi.
Ça concerne l’impression, la teinture, les apprêts et autres détails esthétiques.
Mais avant tout ça, les fils textiles doivent être préparés (nettoyage, etc).
Des vêtements doux, infroissables, antimicrobiens pour la filière textile.
Ces capacités peuvent être naturelles, mais sont généralement créées par le biais de traitements.
Comme limiter l’effet absorbant d’une fibre naturelle ou apporter un effet soyeux à une étoffe qui ne l’est pas.
⚠️ Mais un problème subsiste.
Aucune loi ne force les fabricants à indiquer les produits chimiques utilisés lors de ces différents traitements chimiques.
Certains produits utilisés peuvent être nocifs pour la santé.
Des produits labellisés Oeko-Tex ou respectant les directives Reach peuvent rassurer les consommateurs quant à la nature des composants utilisés.
Il est important de préciser que la famille des textiles importe peu, ils sont tous sujets aux ennoblissements textiles.
Tous ne sont pas compatibles à l’ensemble de ces traitements, mais chacun possède ses spécificités.
Si la nature des produits textiles est composée à partir de velours, satin, de lin, de chanvre, de viscose, de polyamide, de nylon, de rayonne, de cachemire ou encore de Lycra, le traitement sera différent.
La structure sera également prise en compte, si c’est du tissé, du non-tissé, des mailles, s’il incorpore des polymères ou encore si c’est à destination d’une gamme bien particulière comme la Haute-Couture, le traitement pourra aussi être différent.
Il existe un nombre incalculable de différents ennoblissements au cours de la fabrication textile, mais ils suivent toujours le même processus.
Avant de parler de toutes ces étapes relatives au secteur de l’habillement (vestes et autres) et de l’ameublement (linge de maison, rideaux), il faut les préparer.
Les traitements utilisés dépendent de la nature des matières premières : fibre textile, fil, étoffe ou vêtement fini.
Tu peux entendre parler de blanchiment qui concerne l’étape de teinture des matières naturellement teintes.
Lors de la préparation des fibres, dans le cas de fibres végétales, on parlera de débouillissage. En se basant sur l’industrie lainière, de désuintage et sur les matières douces comme la soie, de décreusage.
L’étape des teintures est peut-être celle que tu maîtrises le mieux, qui regroupe de nombreuses techniques utilisées en usine textile comme la teinture à la réserve ou encore en fil uni.
Tout comme la teinture, l’étape d’impression textile doit être une thématique que tu connais probablement avec des méthodes d’allover ou de motif placé concernant la broderie, le dévorage ou la sérigraphie.
L’enduction et le laminage font partie des étapes les moins connues, mais aussi l’une des plus techniques qui interviennent au cours de la fabrication de textiles comprenant le fil enduit ou l’imperméabilisation.
C’est la dernière étape, promis. Tu retrouveras des méthodes populaires auprès du secteur textile comme le mercerisage, le plissage ou la microencapsulation à destination des textiles innovants.
Plus généralement appliquée sur des fibres synthétiques et/ou textiles intelligents, ces nouveaux textiles qui apportent de nouvelles propriétés (polyester et matériaux composites).
Cette technique tourne autour d’un colorant qui doit être absorbé par des fibres naturelles (organiques par exemple), un type de textile particulier ou un matériau textile en général.
C’est pour cette raison qu’il existe différents types de colorants, à utiliser en fonction de la nature du matériau à teindre. Les fibres artificielles et animales (protéine) contrairement aux fibres artificielles et végétales (cellulose) ne réagissent pas aux mêmes articles textiles de teinture.
Pour te résumer brièvement l’idée, l’enduction consiste à intégrer une matière plastique sur des matières textiles pour offrir de nouvelles propriétés techniques dont elles ne disposent pas naturellement.
Quant au laminage, elle consiste à coller deux ou plusieurs couches de textiles (un peu comme un encollage). Dans le cas du polyuréthane, on parle de pulvérisation et des matériaux souples, de collage à chaud.
Tu retrouveras majoritairement ces procédés au cours de la fabrication de textiles techniques innovants comme les 2 ou 3 couches (Gore-Tex, Schoeller, etc).
Comme son nom l’indique, c’est la dernière étape des ennoblissements textiles, 2 solutions à la clé : mécanique et chimique.
Même si elles sont souvent utilisées à des fins esthétiques, il existe des solutions qui visent à rectifier, améliorer ou à créer de nouvelles propriétés.
C’est ici que tu retrouveras des apprêts invisibles à l’œil nu comme le défroissage simplifié que tu as déjà dû rencontrer sur des chemises, l’anti-pilling qui est un traitement qui vise à éviter le boulochage sur les microfibres ou à des traitements protégeant les matériaux textiles de la transpiration et simplifier l’entretien (lavage).
Même si l’on en parle beaucoup moins, les apprêts concernant les cuirs ou la maroquinerie de manière générale existent, mais sont spécifiques à ce type de manufacture et de groupe textile, bien différent des gammes de prêt-à-porter.
Ces traitements chimiques ne sont pas systématiquement dangereux pour nos chers et tendres consommateurs ou l’environnement, mais la problématique reste la transparence.
Parce que la recette de ces traitements est régie par un secret commercial.
Qu’ils soient appliqués avant le tissage ou dans les derniers stades de fabrication du textile ou sur produit fini. La majorité des produits sont issus de sous-traitants externes à l’entreprise textile si ce n’est pas fait en interne.
Il est donc logique que les marques n’aient pas accès aux composants de ces ennoblissements non plus.
Même si l’industrie textile française est réputée comme étant plus respectueuse en vertu des différentes normes imposées par la commission européenne que les industries textiles asiatiques et américaines, tu devras rester alerte et t’informer au maximum vis-à-vis de cette sous-traitance.
La blockchain s’implantant tout doucement, mais sûrement dans la branche textile, elle pourrait forcer les usines textiles et industriels opérants aux étapes de filature et de confection à être bien plus transparents sur les produits chimiques utilisés.
Les industries de la confection textile proposent de plus en plus de traitements écologiques ayant une dimension biodégradable comme les pigments naturels à grande échelle, mais elles sont encore en attente de nombreuses innovations, tant sur les emballages que sur le produit fini.
Durant ces dernières années, tu as dû voir des innovations relatives à la teinture par exemple à partir d’algues, même si à grande échelle, cette solution n’est pas viable, tu pourrais être surpris sur les usages dans de nombreuses années.
La chimie est réellement au cœur de ces différentes finitions.
Quel que soit le support, que ce soit des tissus naturels cellulosiques issus du recyclage ou un tissu synthétique doté d’une membrane, ennoblir une étoffe est un noble art qui nécessite connaissances, compétences et savoir-faire.