Ce n’est pas toujours simple de comprendre les légères voire grosses différences entre chaque labels textiles.
Quelles sont les différences entre Oeko-Tex et GOTS ? Est-ce la même chose ?
Existe-t-il un label pour chaque matière ?
Après avoir lu cet article, tu comprendras les différences et dans quels cas les privilégier.
Certains instituts de certification textile ne prennent en compte que les critères environnementaux. Mais processus de transformation respectueux de l’environnement ne signifie pas forcément fibre textile brute naturelle ou bio. La confusion est régulière, tu retrouveras le détail de ces labels qui jouent parfois sur les mots.
Créé en Allemagne en 1992, le label Oeko-Tex est à ce jour décerné par 18 instituts indépendants basés en Europe et au Japon.
Ce label de qualité garantit que les textiles et le cuir sont transformés avec des produits ne présentant aucun risque pour les consommateurs.
Il concerne toute la chaîne de transformation, du filage à la manufacture, mais ne prend pas en compte les conditions de production de la matière brute.
C’est pourquoi les matières et vêtements certifiés Oeko Tex sont principalement composés de fibres naturelles ou de matières synthétiques.
⚠️ Chaque certification vérifie des données particulières. En aucun cas, être certifié Oeko-Tex sur la partie textile indique être écoresponsable sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Dans la grande famille Oeko-Tex, on distingue cinq certifications, valorisant les procédés de fabrication ou de transformation selon différents critères :
En complément de la campagne Detox de Greenpeace, Detox To Zero by Oeko-Tex est un outil d’analyse des processus de fabrication.
Après un audit, les industriels s’engagent à mettre progressivement en place des solutions visant à éliminer toute substance nocive, à traiter efficacement les eaux usées et à communiquer en toute transparence avec leurs clients.
Le petit carré bleu apposé sur les étiquettes textiles indique qu’aucune substance cancérigène ou toxique n’a été utilisée au cours du processus de fabrication.
Le cahier des charges imposé aux entreprises désirant obtenir la certification Bluesign met également l’accent sur la gestion responsable des ressources naturelles, notamment l’eau, ainsi que celle des déchets.
Bluesign ne considère que le processus de transformation de la matière et ne tient pas compte des conditions de culture et de récolte des fibres végétales.
Bluesign est un label international dont l’organisation accompagne les fabricants de textiles dans leur transition vers une production socialement et écologiquement plus responsable.
Le label Ecocert Textile valorise l’écologie notamment via le recyclage, les fibres naturelles et les matériaux renouvelables.
L’emploi de substances toxiques ou cancérigènes est prohibé par Ecocert, l’eau et l’énergie doivent être utilisées de façon responsable et contrôlée.
L’humain est également au cœur de la démarche Ecocert, autant du côté des travailleurs que des consommateurs. Le Droit International du Travail est scrupuleusement appliqué.
Côté consommateurs, la traçabilité des articles et le respect de leur santé sont mis en avant.
Les fibres naturelles, coton, lin ou laine par exemple, concernées par ces labels sont tracées dès leur récolte.
Ça permet de considérer la chaîne de transformation dans son ensemble, de la matière brute jusqu’au produit fini.
Cette vision globale inclut logiquement une surveillance stricte des conditions de travail et de rémunération des femmes et hommes qui interviennent tout au long du processus.
Le label GOTS, pour Global Organic Textile Standard, est LA certification mondiale pour les fibres naturelles.
Ce label privilégie une approche complète de la production et de la transformation des matières textiles et n’est accordé que si chaque maillon de la chaîne est conforme aux critères sociaux et environnementaux de son cahier des charges réputé complet.
Contrairement aux labels cités plus haut, la certification textile GOTS tient compte du mode de culture des fibres végétales, comme le coton ou le lin. Elle doit être réalisée sans produits chimiques, dans le respect des ressources naturelles et de la biodiversité.
Les fibres animales, laine ou mohair par exemple, font quant à elles l’objet d’une surveillance étroite des conditions d’élevage et de récolte.
Des conditions de travail dignes et un salaire juste pour chaque ouvrier sont également obligatoires pour l’obtention du label GOTS.
Le lin et le chanvre labellisés European Flax sont des fils issus de cultures respectueuses de l’environnement et du droit international du travail.
Basés en France, en Belgique et aux Pays-Bas uniquement, les producteurs réunis sous le label European Flax sont soumis à des audits annuels contrôlant la conformité de leurs installations, la gestion de l’eau et des déchets, ainsi que les conditions de travail de leurs employés.
La Fair Wear Foundation (FWF) est une organisation mondiale à but non lucratif qui vise à améliorer les conditions de travail des ouvriers de l’industrie textile.
Les actions menées par la FWF concernent principalement les pays d’Asie, d’Europe de l’Est et d’Afrique, principaux exportateurs de fast fashion, ces vêtements au coût peu élevé et à la durée de vie relativement faible qui se vendent par tonnes dans le monde entier.
En travaillant directement avec les usines, les ambassadeurs de Fair Wear veillent à ce que les vêtements soient fabriqués dans des conditions de travail décentes, que les salaires soient justes et assurés par un contrat de travail.
Ils luttent pour mettre fin aux discriminations, au travail des enfants et au travail forcé.
Fairwear n’est pas un label textile à proprement parler, mais davantage un accompagnement des entreprises textiles désireuses de changer les conditions sociales de leurs employés.
Le label Woolmark ne concerne que la laine et peut être apposé aussi bien sur les matières premières, fils et tissus, que sur des vêtements ou des produits d’entretien des lainages.
Woolmark est un label de qualité à tendance commerciale. Les produits certifiés ont subi plusieurs tests techniques : pourcentage de laine, résistance des fibres, qualité et la durabilité des couleurs, notamment lors de passages en machine à laver.
Même si quelques changements se mettent doucement en place, le label Woolmark n’a pour le moment pas vocation à sauver la planète. Le bien-être animal ou le respect des ressources naturelles ne sont pas pris en compte à 100% pour l’obtention de cette certification.
Un pas après l’autre... Tous les labels de vérification et de traçabilité du textile n’ont de sens que si les consommateurs en tiennent compte lors de leurs achats. Consommer moins, mais mieux, voilà un credo qui pourrait à terme changer définitivement le visage de la mode en général et de l’industrie textile en particulier.