Dans l'univers de la mode, le flair pour les dernières tendances ne suffit pas pour un recruteur.
As-tu déjà pensé à ce qui distingue vraiment un candidat d’un autre ?
La réponse réside en partie dans les "soft skills".
La mode est éphémère, mais les soft skills sont éternels.
Cette phrase souligne l'importance des compétences interpersonnelles dans notre industrie.
Chaque jour, les défis varient et c'est la capacité à gérer le stress, à travailler en équipe et à résoudre des problèmes avec empathie et intelligence émotionnelle qui fait briller nos équipes.
Pour un recruteur dans le textile, identifier ces compétences va au-delà des réponses préparées lors d'un entretien. C'est une question de voir comment un candidat interagit naturellement dans un environnement de travail réel.
Les soft skills ne sont pas juste un "plus", ils sont le tissu même qui unit les équipes et mènent à la réussite.
Évaluer les soft skills peut s'avérer un vrai casse-tête pour les recruteurs.
Pourquoi ?
Parce que ce n'est pas aussi simple que de cocher des cases sur une liste de compétences techniques.
Les principaux obstacles que j’ai pu relever :
La variabilité des performances est un défi majeur dans l'évaluation des soft skills, surtout dans l'industrie de la mode, où la pression et le rythme rapide sont monnaie courante.
Pourquoi cette variabilité rend l'évaluation des compétences interpersonnelles particulièrement complexe :
Prenons un exemple : imagine un recruteur évaluant la capacité d'un styliste maille à gérer le stress lors d'un entretien.
Même si le candidat semble gérer la pression de l'entretien, ça ne signifie pas forcément qu'il réagira de la même manière face à un délai serré ou à une crise imprévue.
La véritable épreuve des compétences comme la gestion du stress, l'adaptabilité et la résolution de conflits ne se révèle souvent que dans le feu de l'action.
Cette réalité soulève un point crucial : pour évaluer véritablement les soft skills, les recruteurs doivent aller au-delà des entretiens et envisager des méthodes d'évaluation qui reflètent les véritables défis du quotidien dans l'industrie textile.
Le problème des biais humains s'inscrit comme un obstacle majeur dans l'évaluation des soft skills, particulièrement dans le processus de recrutement où les premières impressions peuvent fausser le jugement.
Ces biais, souvent inconscients, peuvent influencer la décision d'un recruteur bien avant qu'un candidat n'ait véritablement eu la chance de démontrer ses compétences.
Pourquoi et comment ça se produit :
"Nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, nous les voyons telles que nous sommes."
Une fois qu'une première impression est formée, il y a une tendance naturelle à chercher, interpréter, et privilégier les informations qui confirment nos croyances initiales, renforçant ainsi les préjugés et ignorant des preuves contraires.
Ces biais ne se limitent pas à l'aspect négatif ; ils peuvent aussi conduire à surévaluer les compétences d'un candidat basé sur une bonne première impression ou des points communs superficiels, sans une évaluation approfondie de ses capacités réelles.
La prise de conscience et la formation sur ces biais inconscients sont cruciales pour les recruteurs, mais aussi l'adoption de processus de recrutement structurés et objectifs, tels que l'évaluation des performances lors d'une période d'essai, peut aider à minimiser leur impact, pour se baser sur une évaluation factuelle et non superficielle.
Si de nombreux membres de l’équipe donnent leur avis sur la prestation de cette personne durant cette période, le biais pourra rapidement être effacé à l’inverse de l’avis de 1 à 2 personnes dans le même département.
L'industrie de la mode, en reconnaissant et en abordant le problème des biais humains, peut s'assurer que les talents sont évalués et sélectionnés pour leurs vraies capacités, favorisant une réelle diversité.
Les questions comportementales et les tests sont des outils couramment utilisés pour évaluer les soft skills lors des entretiens d'embauche.
Leur efficacité est souvent mise en doute, particulièrement dans une industrie dynamique comme la nôtre.
Voici pourquoi ces méthodes peuvent présenter des lacunes significatives :
Ces limites soulignent la nécessité pour les recruteurs dans la mode de repenser les méthodes traditionnelles d'évaluation des soft skills.
Plutôt que de s'appuyer sur des réponses préparées et des tests standardisés, l'observation directe des candidats dans des situations de travail réelles ou simulées peut offrir un aperçu plus précis et nuancé de leurs capacités à naviguer dans l'environnement rapide et souvent imprévisible.
En adoptant des approches d'évaluation plus dynamiques, personnalisées et contextuelles, les recruteurs peuvent mieux identifier les talents véritablement adaptés aux défis uniques de leur industrie.
Face aux limites des entretiens traditionnels pour évaluer les soft skills, la période d'essai émerge comme une solution efficace même si énergivore, particulièrement dans l'industrie de la mode, où la capacité à réagir et s'adapter en temps réel est cruciale.
Voici pourquoi la période d'essai est considérée comme une meilleure alternative :
Même si la période d’essai est une méthode efficace pour évaluer les compétences d’un candidat dans un contexte réel, il n’est pas possible de l’offrir à tous les talents, ce serait ingérable.
Dans ce cas, l'utilisation des scorecards devient une solution complémentaire puissante pour les recruteurs.
Une scorecard bien structurée commence par définir la mission du poste, soulignant son essence et son importance stratégique au sein de l’entreprise.
Les objectifs clairs et mesurables suivent, permettant d’évaluer précisément la réussite du candidat.
Les compétences requises, tant comportementales que techniques, sont sélectionnées pour soutenir directement ces objectifs, garantissant que le candidat possède les qualités nécessaires pour exceller dans son rôle.
L’utilisation de la scorecard ne se limite pas au processus d’embauche ; elle joue également un rôle crucial dans le développement continu des talents.
Elle permet d’identifier les besoins de formation, de suivre les progrès, et de guider les collaborateurs dans leur évolution professionnelle, alignant leurs aspirations avec les ambitions de l’entreprise.
En tant qu’outil vivant, elle s’adapte et évolue avec l’organisation, assurant que chaque recrutement contribue significativement aux objectifs à long terme.
Même si la scorecard peut imposer une certaine structure au processus d’entretien, réduisant la flexibilité, elle offre une base solide pour une prise de décision éclairée, basée sur des données objectives plutôt que sur des impressions subjectives.
En mettant l'accent sur des critères précis et mesurables, elle permet aux recruteurs de sélectionner des candidats non seulement compétents mais également alignés avec les valeurs et la vision de l'entreprise, renforçant ainsi l'engagement au sein des équipes.
En explorant la question de savoir si les recruteurs dans la mode devraient s'intéresser aux soft skills, cet article met en lumière l'importance cruciale de ces compétences interpersonnelles dans un secteur aussi dynamique et exigeant.
Malgré les défis posés par leur évaluation traditionnelle, nous avons vu que les méthodes conventionnelles telles que les entretiens et les tests comportementaux se heurtent à des obstacles significatifs, notamment la difficulté de reproduire les conditions réelles de travail et les biais humains inévitables
L'introduction de la période d'essai comme alternative plus efficace permet aux recruteurs de surmonter ces défis en observant les candidats dans des conditions de travail réelles, offrant ainsi une évaluation plus précise et objective de leurs compétences.
Il faut reconnaître que la période d'essai n'est pas toujours praticable pour tous les postes, l'utilisation des scorecards se présente comme une solution complémentaire puissante.
Elles permettent une évaluation structurée et objective, alignée sur les objectifs spécifiques du poste et les valeurs de l'entreprise.
Les scorecards, en définissant clairement la mission, les objectifs et les compétences nécessaires, transforment le processus de recrutement en une démarche stratégique et ciblée, assurant que chaque embauche contribue significativement à la vision à long terme de l'entreprise.
Elles deviennent non seulement un guide pour sélectionner le candidat idéal mais aussi un pilier pour le développement continu des talents au sein de l'entreprise, en alignant leurs aspirations avec les objectifs de l’entreprise.
En conclusion, alors que la question initiale interrogeait la pertinence des soft skills dans l'évaluation des candidats par les recruteurs de la mode, tu comprendras que leur importance est indéniable.
Mais, pour les apprécier pleinement, il est essentiel d'adopter des méthodes d'évaluation innovantes et adaptées, telles que les périodes d'essai et les scorecards, qui reflètent fidèlement les défis uniques du secteur de la mode.
“Ces approches offrent une vue plus complète et plus juste des capacités d'un candidat, assurant ainsi le recrutement de talents non seulement qualifiés mais véritablement en phase avec l'esprit et les ambitions des Maisons de mode.”
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